Le jour où le Suisse a tué la voisine.
Le Suisse a saisi son clavier le plus aiguisé, ça donne une feuille A4 à côté du post-it de notre voisine pas jouasse.
Comme le Suisse est parfaitement francophone -je sais, c'est dingue- je peux vous retranscrire son propos.
Mais d'abord, pour être fair-play, j'ai pris en photo le second post-it -vu qu'il y a plein d'interrupteurs elle en a fait un pour notre maison, et un pour l'immeuble en face.
Je rappelle que cette fille est une locataire qui a emmenagé le week-end dernier. Tsss. Bon, le retour du Suisse fut net, précis et argumenté :
1. Il semblerait que cet interrupteur, couplé à un astucieux dispositif de minuterie, ait précisément pour vocation d'éclairer, en période nocturne, la cour, le hall d'entrée de l'immeuble et l'escalier du pavillon. D'une grande modernité, cette installation répond à des exigences légales spécifiques et malheureusement incontournables.
2. Ledit interrupteur n'est qu'un des membres d'une fratrie : ses semblables ont été apposés à l'entrée de l'immeuble, dans le passage vers la cour et à l'étage du pavillon. L'objet de cette installation pléthorique est, la nuit tombée, de permettre aux locataires et à leurs invités de se déplacer dans les parties communes sans risquer de se rompre les os. Les hasards du destin font que, parfois, certains locataires sortent, travaillent ou reçoivent jusqu'après minuit.
3. Parce que décidément il a pensé à tout, le propriétaire a veillé au confort, à l'intimité et à la sécurité nocturnes des locataires des deux appartements situés au rez-de-chaussée : sur un total de treize donnant sur la cour, ce sont les deux seuls à être équipés de véritables volets. Ceux-ci offrent une protection efficace contre les regards indiscrets, les cambrioleurs et les attaques intempestives de lumière. A ce propos, il est peut-être utile de relever que 90% des appartements parisiens donnant sur la rue et ses nombreux réverbères n'ont pas de volets.
4. Le dernier couvre-feu d'envergure sur Paris remonte à octobre 1961. Et encore : décrété par Maurice Papon, alors préfet de police, il ne s'appliquait qu'aux Français musulmans d'origine algérienne. 44 ans plus tard, le souvenir des faits dérange encore. Et M. Papon n'est pas entré dans l'histoire comme un bienfaiteur de la République.
5. A l'exception peut-être des jardins du palais de l'Élysée, il n'existe sans doute aucun lieu de vie parisien qui soit totalement exempt de nuisances. Ceci étant, cette cour offre un calme qui fait de nombreux envieux. Mais à défaut d'être celle d'un hôtel particulier, elle ne saurait garantir la moindre qualité de vie sans rester, avant toute chose, le lieu de convivialité qu'elle est depuis de nombreuses années.
<>Meilleurs compliments
/https%3A%2F%2Fassets.over-blog.com%2Ft%2Fcedistic%2Fcamera.png)